sexta-feira, 15 de maio de 2009

Ferdinand Hodler

Berne, 1853 - Genève, 1918

De son vivant, Ferdinand Hodler fut considéré comme l'un des artistes les plus importants et comme l'un des chefs de file de la modernité. Né à Berne en 1853, il vit à Genève jusqu'à sa mort en 1918, mais il accomplit une carrière européenne, jalonnée de succès et de scandales. Il est membre des grandes Sécessions et voit son oeuvre saluée à Vienne, Berlin et Munich. Paris lui réserve un triomphe en 1891 à l'occasion de l'exposition de son tableau manifeste, La Nuit (Berne, Kunstmuseum), interdit d'exposition pour obscénité par la ville de Genève. Mais au même moment, Zürich, Genève, Iéna ou Francfort lui passent d'importantes commandes publiques. Elles sont autant d'occasions pour l'artiste d'expérimenter son goût pour une peinture simplifiée, monumentale et décorative. Hodler est aussi un portraitiste sans concession et un paysagiste hors pair.
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Hodler et le paysage
Les paysages de Hodler expriment une même proximité avec une nature suisse vierge de toute présence humaine. Le peintre a essentiellement peint les paysages de Suisse, s'attachant à de multiples motifs : monts célèbres et redoutés comme l'Eiger le Mönch et la Jungfrau, lacs comme celui de Thoune ou de Genève, mais aussi arbres, rochers, éboulis, torrents dans les sous-bois et glaciers.
Littéralement épris de la "substance de la nature" depuis son adolescence comme il le confie lui-même, Hodler se rend régulièrement sur le motif pour étudier les sites, réalisant ensuite en atelier des paysages où le respect des données topographiques se combinent à une volonté de stylisation formelle qui en fait un des plus grands paysagistes qui soit.
Pour Hodler en effet, la peinture de paysage possède une dimension philosophique en quelque sorte. Il doit révéler les lois de la nature et du monde que le peintre a pour mission de dégager au fil d'une étude patiente et raisonnée du site. Cet ordre, qui repose sur le "parallélisme", la répétition et la symétrie, est rendu particulièrement perceptible par certains thèmes propices, tels les reflets sur l'eau, qui permettent de développer une double symétrie axiale, horizontale et verticale.
Selon Hodler, la peinture de paysage doit "nous montre[r] une nature agrandie, simplifiée, dégagée de tous les détails insignifiants". Le paysage hodlérien se caractérise par l'élimination de ce qui est accessoire et irrégulier, la suppression de la perspective aérienne et chromatique, au profit d'une recomposition monumentale et décorative, qui culmine avec les ultimes vues du lac de Genève, préfiguratrices de l'abstraction. Cette mise en évidence d'un ordre naturel ne doit pas taire, mais au contraire exalter l'émotion éprouvée devant la splendeur de la nature, qui reste la source de l'acte de création pour Hodler. Ainsi, la nature est-elle aussi un miroir pour l'artiste et le reflet d'un sentiment cosmique de fusion avec le monde, mais aussi de solitude.

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